Généralités sur les violences basées sur le genre

1. Généralités sur les violences basées sur le genre 

Définition des VBG 

La violence basée sur le genre (VBG) est un terme générique désignant tout acte nuisible perpétré contre la volonté d'une personne, et qui est basée sur des différences (de genre) fixées par la société entre les hommes et les femmes. Elle comprend la violence ou les souffrances physiques, sexuelles ou mentales, les menaces, la contrainte et la privation de liberté. 

Ces actes se produisent dans des espaces publics ou privés.  

Les formes de VBG courantes incluent les violences sexuelles (le viol, les tentatives de viol, les attouchements forcés, l'exploitation sexuelle et le harcèlement sexuel), les violences conjugales (également appelées violences domestiques, incluant les violences physiques, émotionnelles, sexuelles et économiques), le mariage forcé et précoce, ainsi que les mutilations génitales féminines.  

Les VBG sont reconnues comme une question internationale de santé publique et de droits de l'homme.(1) 

Les causes des VBG 

  •  Stéréotypes sexistes 
  • Déséquilibre de pouvoir 
  • Inégalités de statut entre femmes et hommes 
  •  Masculinité toxique 
  •  Volonté de contrôle du corps des femmes  
  • Instauration de la peur  
  • Inversion de la culpabilité  
  • Culture du viol  
  • Impunité des auteurs de violence(2) 

 

Les conséquences des VBG 

Les conséquences de la violence sexuelle sont : 

  • Physiques, comme les ecchymoses et les blessures génitales, les infections sexuellement transmissibles et la grossesse (pour les femmes), le VIH. Les conséquences peuvent être chroniques. Les survivant.e. s peuvent éprouver des problèmes récurrents de santé reproductive, gastro-intestinale, cardiovasculaire et sexuelle. 
  • Psychologiques, comme la dépression, le trouble de stress post traumatique, l'anxiété et les pensées suicidaires. Les survivant e-s de violences sexuelles sont plus susceptibles de développer les comportements autodestructeurs notamment de fumer, d’abuser de l’alcool, de consommer des drogues et de se livrer à des activités sexuelles à risque. 
  • Socio-économique: Le traumatisme causé par la violence sexuelle peut avoir un impact sur l’emploi d’une survivante en termes d’arrêt de travail, de diminution des performances, de perte d’emploi ou d’incapacité de travailler. Ces problèmes perturbent la capacité de gain et ont un effet à long terme sur le bien-être économique des survivants et de leurs familles. Faire face et accomplir les tâches quotidiennes après une victimisation peut être difficile. Les survivants peuvent avoir des difficultés à entretenir des relations personnelles, à retourner au travail ou à l’école et à retrouver un sentiment de normalité(3).  

2. La prise en charge des cas de VBG 

Prendre en charge efficacement les VBG  et œuvrer à leur élimination nécessite la mobilisation du plus grand nombre du niveau individuel , dans tous les espaces de la société (familles, écoles, médias, entreprises, administrations…) et même au niveau mondial(2) avec les approches plus spécifiques et participatives se focalisant sur les conséquences néfastes de ces violences d’une part et les moyens d’y remédier d’autre part. 

À cause des nombreuses conséquences de la violence basée sur le genre énumérées ci-dessus, la plupart des survivants présentent des besoins multiples et divers. Tous les survivants ne réagissent pas de la même manière ou n’ont pas les mêmes besoins. La première des choses à faire est donc de les écouter et de leur demander ce dont ils/elles ont besoin, plutôt que de formuler des hypothèses sur leurs besoins les plus urgents. Les survivants ont aussi besoin d’être crus et qu’on ne les rende pas responsables des violences qu’ils ont subies. Cela permet de créer une relation de confiance et de s’assurer qu’ils se sentent à l’aise pour se présenter à   l’aidant et demander  son aide(4) 

L'approche axée sur les survivantes est mise en place en suivant un ensemble de principes qui guident le travail de tous les aidants, quel que soit leur rôle, dans le cadre de leurs interactions avec des personnes qui ont subi des actes de VBG. Les principes directeurs sont les suivants : 

1. Principes directeurs 

Principe 1 : droit à la sécurité 

 La « sécurité » fait référence à la sécurité physique ainsi qu'au sentiment de sécurité psychologique et émotionnelle des personnes en détresse. Il est important de tenir compte des besoins en matière de sécurité de chaque survivante, des membres de leur famille, et des personnes qui leur fournissent des soins et un soutien. Dans le cas de violences sexuelles et de violences conjugales liées à des conflits ou à caractère politique, les risques pour la sécurité peuvent être encore plus grands que d'habitude. Les personnes qui révèlent des actes de VBG peuvent être davantage exposées à de nouveaux actes de violence, qu'ils soient de nature sexuelle ou autre, commis par les personnes suivantes : y Les agresseurs y Les personnes qui protègent les agresseurs y Les membres de leur propre famille en raison de notions « d'honneur » familial  

Principe 2 : droit à la confidentialité 

La confidentialité se réfère au droit d'une personne à ce que les informations la concernant soient traitées avec respect. Elle favorise la sécurité, la confiance et l'autonomisation. La notion de confidentialité part du principe que les personnes ont le droit de choisir à qui elles raconteront, ou ne raconteront pas, leur histoire. Maintenir la confidentialité signifie ne divulguer à aucun moment des informations à des tiers sans le consentement éclairé de la personne concernée. Violer la règle de la confidentialité peut exposer la survivante, et d'autres personnes, à de nouveaux sévices. Si les aidants ne respectent pas la règle de confidentialité, les autres survivantes seront découragées de venir chercher de l'aide. Dans le cadre de la gestion des cas de VBG, la confidentialité est préservée grâce à des pratiques strictes de partage des informations, qui reposent sur le principe de la seule communication de ce qui est absolument nécessaire aux personnes impliquées dans les soins dispensés à la survivante, avec l'autorisation de cette dernière. Il est également nécessaire de protéger les informations écrites relatives aux survivantes ou aux différents cas traités grâce à des pratiques de collecte et de stockage des données sécurisées. Il existe des exceptions à la règle de confidentialité,  

Principe 3 : droit à la dignité et à l'autodétermination  

Les VBG sont une atteinte à la dignité et aux droits d'une personne, et tous ceux qui entrent en contact avec les survivantes ont un rôle à jouer pour restaurer leur dignité et leur autodétermination. Par exemple, les survivantes ont le droit de refuser des services de gestion des cas, ou de choisir d'avoir ou non recours à des services juridiques ou d'autres services de soutien. Le fait de ne pas respecter la dignité, les souhaits et les droits des survivantes peut accroître leur sentiment d'impuissance, de honte et de culpabilité, réduire l'efficacité des interventions, et entraîner un risque de re victimisation et de nouveaux sévices.  

Principe 4 : non-discrimination  

Tout le monde a le droit à la meilleure assistance possible, et ce sans discrimination injuste basée sur le sexe, l'âge, le handicap, l'origine ethnique, la langue, les convictions religieuses, les opinions politiques, l'orientation sexuelle ou le niveau social. Il est important de se rappeler que les principes directeurs sont interdépendants et se renforcent mutuellement. Par exemple, la confidentialité est essentielle pour assurer la sécurité et promouvoir le droit à l'autodétermination et à la dignité.(1) 

2. Soins holistiques 

a. Prise en charge médicale : 

Il est particulièrement important de demander des soins dans les 72 heures suivant le viol, afin de réduire les risques de grossesses non désirées et des infections sexuellement transmissible.  

Même dans le cas contraire il est important de toujours réaliser l’orientation médicale en urgence 

b. Prise en charge psychosociale :  

Pour préserver ou promouvoir le bien-être psychosocial et la santé mentale dans le but de renforcer la résilience individuelle et communautaire et favoriser des mécanismes positifs d’adaptation. 

c. L’accompagnement juridique et judiciaire 

Pour la recherche de la justice et la réparation 

d. La réinsertion socio-économique 

Elle favorise l’autonomisation des survivant-e-s diminue leur vulnérabilité face à d’autres violences 

 3. Accompagnement communautaire des survivant.e.s de violences basées sur le genre. 

  A faire 

  • Approcher les Personnes qui ont besoin de soutien 
  • Leur fournir un soutien émotionnel pratique sans intrusion 
  • Les écouter et les réconforter lorsqu’elles sont en détresse  
  • Les soutenir dans la prise de leur traitement 
  • Si nécessaire, les orienter vers une prise en charge spécialisée  
  • Les soutenir dans leurs prises de décision  
  • Se montrer respectueuse envers elles  
  • Donner aux survivantes/championnes les moyens de prendre leurs propres décisions au lieu de faire les choses à leur place 

 A ne pas faire 

  • Faire des promesses que vous ne pourrez pas tenir outrepasser votre rôle de formatrice en vous comportant en thérapeute  
  • Enfreindre la règle de confidentialité  
  • Dire aux survivantes ce qu’elles doivent faire ou comment résoudre leurs problèmes  
  • Leur manquer de respect  
  • Leur poser trop de questions personnelles : laissez-les survivantes/championnes potentielles partager ce qu’elles sont disposées à partager, au moment où elles se sentent prêtes à le faire 

En tant que responsable du suivi du (de la) survivant.e vous avez besoin  des informations précises sur les risques et les conséquences des VBG et du traumatisme peut l'aider à comprendre ce que la survivante endure et comment la soutenir au mieux.  

Il est important que vous les compreniez également que vous devriez avoir des messages d’encouragement et non qui culpabilisent le (la) survivant.e.s